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XCVIII


L’île de Tyros fut ma nourrice, et la patrie qui m’engendra * Atthis, fondée près de Gadara de Syrie.


D’Eukratès je naquis, compagnon des Muses, Méléagros ; * et je courus d’abord avec les Kharites Ménippées.


Si je suis Syrien, quoi d’étonnant ? Étranger, une seule patrie, le monde, * est notre demeure. Un seul khaos a enfanté tous les mortels.


Âgé de beaucoup d’années, j’ai gravé ceci sur mes tablettes devant mon tombeau, * car celui qui est voisin de la vieillesse est près de Haïdès ;


Mais, à moi qui parle et qui suis vieux, si tu me fais encore* un salut, puisses-tu atteindre toi-même à la vieillesse éloquente.