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Déjà naviguent sur les vastes flots les marins, * au souffle inoffensif de Dzéphyros gonflant leurs voiles comme des seins.


Déjà crient évohé au porteur de grappes Dionysos * ceux qui ont les cheveux couronnés de fleurs, de raisins, et de lierre.


Les travaux industrieux des abeilles filles du taureau * prennent tout leur soin. Sur la ruche posées, elles fabriquent * la beauté blanche et liquide du miel dans la cire trouée.


Partout la race harmonieuse des oiseaux chante : * Les alcyons autour des vagues, les hirondelles autour des toits, * le cygne sur la berge du fleuve, et sous bois le rossignol.


Si les chevelures des plantes sont joyeuses ; si la terre fleurit ; * si joue de sa flûte le pasteur, et se réjouissent les moutons aux belles laines ;


Si les marins naviguent, si Dionysos conduit les chœurs * et chantent les oiseaux, et font le miel les abeilles ;


Pourquoi le poète ne chanterait-il pas une belle ode au printemps ?