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d’incendie s’élèvent encore de toutes parts, obscurcissant de leur âcre fumée tous les horizons ; ils en ont inscrit sur des milliers de cadavres, et sur les visages émaciés des vieillards, des femmes, des enfants, les rescapés des massacres, qui se traînent jusqu’à Constantinople, ayant semé de morts et d’agonisants le long chemin de leur calvaire. »


Il est vrai, le séjour des alliés dans Salonique a quelque peu terni leur auréole. Salonique n’est pas un lieu perdu, comme tant de villages de l’intérieur, et il y avait là des Français dont les yeux forcément se sont ouverts. Les vexations contre un officier de notre marine de guerre ont commencé de refroidir l’enthousiasme pour les « libérateurs ». Ensuite, au lendemain de leur arrivée, les Grecs, pour quelques malédictions poussées à leur passage, ont fait feu sur la foule sans armes et tué cinq cents personnes (de la populace turque, pour