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rant de faim et de désespoir, ont massacré, — beaucoup moins toutefois, infiniment moins que leurs ennemis le prétendent. Tant de correspondants de guerre, étrangers et non suspects de partialité, leur ont rendu justice et racontent même que traversant en affamés des villages grecs, ils se bornaient à mendier aux portes un morceau de pain ! Voici à peu près comment ces correspondants s’expriment[1] : « Puisqu’il se trouve, en Europe, des gens écrivant du fond de leur cabinet de travail que les soldats turcs sont pillards et massacreurs, c’est un devoir pour nous de protester énergiquement. Nous n’avons constaté chez eux que de l’endurance et de la modération, et jamais

  1. M. Jean Rodes, du Temps ; le baron Tycka, du Lokal-Anzeiger ; M. Paul Erio, du Journal ; M. Paul Genève, des Débats ; le major Zwonger, du Berliner Tageblatt ; M. Renzo Larco, du Corriere de Milan ; M. Vord Preise, du Daily Mail, etc… Je n’ai malheureusement pas retenu les noms des autres.