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Alexandre et de la triste Draga, de Panitza et de Stambouloff, pour ne citer que les noms connus de tous, parmi des morts qui ne se comptent plus.


Je dis : pauvres Bulgares ! Car ce que je viens d’avancer ne m’empêche pas d’admirer comme tout le monde leur courage au feu, et je reconnais, bien entendu, ce qu’il y a de si légitime dans leurs revendications du sol des aïeux. Mais l’Europe avait mille moyens de leur faire droit, sans permettre la boucherie atroce, et c’est pour cela que je les plains, eux aussi, malgré la victoire. Je les plains surtout d’avoir été poussés à la guerre, conduits à la tuerie par un homme qui n’est ni de leur race, ni de leur religion, qui n’a l’excuse ni du fanatisme, ni de la tradition ancestrale, mais qui a su exploiter leurs vertus guerrières au profit de son