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terres que depuis cinq cents ans ils cultivaient, poussés à bout, traqués comme des bêtes fauves ! Et, en écrivant, j’ai sous les yeux la photographie d’un officier de l’armée ottomane, affreusement mutilé par ses ennemis. Mais non, il n’y a que les Turcs qui massacrent, la légende colportée par les intéressés est bien établie, rien à faire pour l’enlever des cervelles obstinées.

Je n’ai jamais eu connaissance d’atrocités commises par les Grecs[1], et la famille royale qu’ils se sont donnée est hautement respectable. Mais comment ne pas protester un peu en entendant accuser les Turcs de férocité par les Bulgares, les Serbes, chez qui sévissent, du haut en bas de l’échelle sociale, la violence et les raffinements du meurtre ! J’en atteste les ombres du roi

  1. Ceci était écrit avant l’entrée des Grecs à Salonique.