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constaté, comme tous ceux qui ont habité là-bas, qu’il est plus brutal, plus fanatique, à l’ordinaire beaucoup plus difficile à vivre que le peuple musulman, et qu’il n’en a pas la droiture ni la foncière probité. Quel malheur qu’à l’appui de mon dire il ne soit pas possible de publier, au grand jour, la liste des victimes musulmanes tuées et torturées par les comitadjis bulgares ! Mais, sur le sujet, toute la presse slave s’est unie dans une conspiration de silence, il faudrait aller là-bas, à Salonique par exemple, pour obtenir des documents écrasants et des chiffres. De temps à autre, on lit bien dans quelque journal de France : les Bulgares ont incendié tel village turc et massacré les habitants ; mais cela est dit avec légèreté, comme en glissant dessus. Cependant, combien sont-ils moins excusables, eux, les vainqueurs, que les Turcs, chassés des