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nimes avait solennellement renouvelé des promesses d’intégrité territoriale, a demandé à son tour la médiation, et l’Europe, préoccupée surtout du partage de ses dépouilles, depuis douze jours n’a même pas daigné répondre, douze longs jours pendant lesquels les tueries ont marché grand train, sous le coup des shrapnells et des mitrailleuses ; au moins aurait-elle dû avoir la pudeur de dire tout de suite : « Non, maintenant que vous voilà battus, vous n’êtes plus que des parias, nous refusons de nous en mêler, débrouillez-vous directement avec vos ennemis, » — et la Turquie sans doute l’aurait fait comme elle semble le faire aujourd’hui, et il y aurait sur le sol quelques milliers d’hommes de moins, gisant les poumons crevés. Honte à l’Europe ! C’est elle l’odieuse coupable de ces hécatombes. On comprend bien qu’aujourd’hui il lui est