Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

armes plus nouvelles et infiniment plus meurtrières.

Leurs shrapnells, invention diabolique s’il en fut, ont fauché les hommes par milliers, sans résistance possible. On sait aussi qu’ils avaient imaginé d’aveugler et d’affoler la nuit, par des projecteurs, ces paysans d’Anatolie qui n’avaient jamais rien vu de pareil. En outre, ne viennent-ils pas de détourner une rivière pour inonder la malheureuse Andrinople qui ne veut pas se rendre, et de couper l’aqueduc qui portait l’eau à Stamboul ?…

Et, dans des églises dites chrétiennes, on chante pour célébrer de telles choses : au moins, qu’on n’y mêle point le nom du Christ ; quelle dérision de sa parole ! Et Péra, le fameux Péra levantin, n’a même pas la pudeur de faire taire ses beuglants et ses musiques, quand les maisons alentour