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ni les duperies, ni les incendies détruisant les maisons par milliers, ni les tremblements de terre, ni la faim, ni le typhus, le voilà, ce peuple accablé, qui veut au moins mourir avec une couronne de gloire. Et le Sultan déclare qu’on le tuera dans son palais, et Kiamil pacha, ce vieillard de quatre-vingt-cinq ans, à sa table de travail. Les enfants, les tout jeunes enfants quittent les écoles pour s’enrôler et se faire mitrailler à Tchataldja ; les prêtres courent aux remparts, et de même tous les vieux à barbe blanche qui peuvent encore tenir une arme. Détail qui serait risible, s’il n’était sublime, de pauvres eunuques des harems, auxquels on ne demandait rien, partent aussi, le fusil sur l’épaule. Pour eux tous, la tuerie finale est certaine, avec les diaboliques shrapnells des Bulgares ; ils le savent, mais ils y vont quand même.

Naïfs Arabes, qui offrent d’arriver au