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des cerfs mourants. Mais, avant de parler, que ceux qui les insultent aillent donc vivre un peu parmi eux ; jusque-là, tout ce qu’ils peuvent dire ne prouve pas plus que l’aboiement enragé des chiens !

Les territoires conquis, et vaillamment conquis certes, devraient, à ce qu’il semble, suffire aux alliés. Mais non, il faut pousser l’ennemi à toute extrémité et lui prendre aussi sa ville sainte. Pour satisfaire à des rêves d’orgueil forcené, il faut tuer encore tout ce qui reste, tout ce qui, dans le dernier élan du désespoir, se précipite, presque sans armes et follement, pour défendre les remparts de Stamboul.

Ainsi, voilà ce malheureux peuple turc, — qui eut ses heures de violence exaspérée, qui commit dans le délire des fautes graves, je le reconnais, — mais que rien n’a épargné depuis un an, ni les guerres de spoliation,