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elle ne le comprendra pas, et je parle dans le vide.

Sans aucun espoir, non plus, que mon humble appel soit entendu, j’éprouve le besoin de crier à l’Europe : « Grâce pour les Turcs, épargnez ceux qui restent ! Chez eux, plus que partout ailleurs, sont la probité et la bravoure. C’est chez eux le dernier refuge du calme, du respect, de la sobriété, du silence et de la prière ! »

Je crois qu’il n’est pas un Français, de sens et de cœur, ayant vécu parmi eux, qui ne s’associerait ardemment à l’hommage que j’ai voulu leur rendre ici, pendant cette minute de détresse suprême ; hommage inutile, je le sais bien, et qui sera, hélas ! comme ces tristes couronnes que l’on dépose sur les tombes.