Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bou, en enfance sénile, qui vivait, comme elles, des aumônes pieuses… En vérité, à l’heure d’angoisse que nous traversons, je raconte là des choses ridiculement enfantines ; mais c’est qu’elles sont typiques, elles ont quand même leur légère importance pour attester combien ce peuple, que tant d’ignorants et de forcenés accusent de barbarie, est au contraire compatissant et doux…



L’Europe comprendra-t-elle que Stamboul, tenu aujourd’hui sous la menace effroyable, est un domaine sacré de l’histoire, de l’art et de la poésie ; qu’il faudrait à tout prix le défendre, et que, le jour où le croissant n’y sera plus, là-haut dans l’air, du même coup son charme et sa magie vont soudainement s’éteindre ? Évidemment non,