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chiens errants de Stamboul, avec quelle bonhomie ils ont été tolérés et nourris depuis des siècles, avec quel soin on descendait dans la rue pour couvrir d’un tapis leurs petits, quand il pleuvait. Et le jour où un conseil municipal, composé surtout d’Arméniens, décréta de les détruire, de la manière atroce que l’on sait, il y eut des batailles dans tous les quartiers, et presque la révolte pour les défendre. Quant aux chats, ils ne se dérangent guère pour les passants, assurés que les passants se dérangeront pour eux. Et enfin, à Brousse, dans l’un des coins adorables de cette ville des anciens temps de l’Islam, il existe un hôpital pour les cigognes, pour celles qui, blessées ou trop vieilles, n’ont pu fuir à l’entrée de l’hiver ; on en voit là qui ont des bandages, ou même une jambe de bois ; quand je le visitai, on y soignait même un vieux hi-