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reaux que l’on menait vers l’arène, à la veille d’une grande course ; ils arrivaient paisibles, quelques-uns n’étaient nullement méchants ; ce n’est qu’ensuite, harcelés de coups de lance, torturés par les banderilles cruelles, qu’ils avaient envie de tout massacrer et fonçaient sur les hommes avec une rage folle.

Nulle part autant que chez les Turcs, — les vrais, — on ne trouve la sollicitude pour les pauvres, les faibles, les vieillards et les petits, le respect pour les parents, la tendre vénération pour la mère. Quand un homme, même d’âge mûr, est attablé dans l’un de ces innocents petits cafés, — où l’alcool est inconnu depuis toujours, — si son père survient, il se lève, baisse la voix, éteint sa cigarette pour ne pas fumer en sa présence, et va s’asseoir humblement derrière lui.

Quant à leur compassion pour les animaux, ils nous en remontreraient à tous. Les