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quelle sera leur réponse. Et chacun d’eux affirmera que ces Bulgares, — admirables de courage, je suis le premier à le reconnaître, — qui s’avancent au chant des Te Deum et au son des cloches d’églises, sont une race infiniment plus brutale et plus meurtrière que la race musulmane.

Oh ! ces villes du passé, perdues au fond de l’Anatolie, ces villages dans la verdure groupés autour des minarets blancs et des cyprès noirs, comme on y respire la paix et la confiance, combien la vie s’y révèle honnête et patriarcale ! Oh ! ces hommes, laboureurs ou modestes artisans, qui vont à la mosquée s’agenouiller cinq fois par jour et qui le soir s’asseyent à l’ombre des treilles, près des tombes d’ancêtres, pour fumer en rêvant d’éternité !… Des massacreurs professionnels, ces gens-là, allons donc !… En Espagne, je me souviens d’avoir vu des tau-