Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çonnés, dirai-je même, par tous les Occidentaux qui n’ont jamais mis le pied dans leur pays ! Il en va de même en Amérique d’où j’arrive ; là-bas, on dit couramment en parlant d’eux : les hordes d’Asie, les barbares… Or, je ne crois pas qu’il existe au monde une race plus foncièrement bonne, brave, loyale et douce. Il me faut faire exception, hélas ! pour quelques-uns de ceux qui ont été élevés dans nos écoles, gangrenés sur nos boulevards ; ceux-là, qui deviennent plus tard des fonctionnaires, je les abandonne. Mais le peuple, le vrai peuple, les petits bourgeois, les paysans, quoi de meilleur ! Que l’on interroge ceux d’entre nous qui ont vécu en Orient, même nos religieuses et nos prêtres, si respectés là-bas, qu’on leur demande ce qu’ils préfèrent, ce qu’ils estiment le plus, des Turcs ou des Bulgares, des Serbes et de tous les chrétiens levantins, je sais d’avance