Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ai trouvé quand même le plus charmant et inoubliable accueil.

Au contraire, dès que j’ai eu dénoncé, en termes cependant courtois, l’acte injustifiable de l’Italie, les insultes les plus immondes, les menaces de toute sorte ont commencé de m’arriver chaque jour. Alors, je ne décachette même plus, — non seulement on m’injuriait, mais surtout on injuriait odieusement la France, « fuyarde ou aplatie devant l’Allemagne ». Toutes ces lettres, à vrai dire, partaient visiblement de très bas ; leur grand nombre cependant me paraît l’indice de l’état des esprits, dans cette pauvre Italie égarée que, malgré son ingratitude, nous continuons d’appeler la nation sœur. Ce n’est qu’à ce point de vue général que le fait m’a paru valoir d’être signalé.