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ça sent la chair et il n’y a plus de danger ; alors, nous arrivons, nous aussi, pour nous remplir le ventre. »

Je prévois sans peine les injures que me vaudra ce manifeste de la part de certains énergumènes, intéressés ou aveuglés, qui confondent civilisation avec chemin de fer, exploitation et tuerie ; elles ne m’atteindront point dans la retraite de plus en plus fermée où ma vie va finir. J’approche du terme de mon séjour terrestre ; je ne désire ni ne redoute plus rien ; mais, tant que je pourrai faire écouter ma voix par quelques-uns, je croirai de mon devoir de dire tout ce qui me paraîtra l’éclatante vérité.

Sus aux guerres de conquêtes, quels que soient les prétextes dont on les couvre ! Honte aux boucheries humaines !