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nois pour finir de déchiqueter les restes.) Donc, deuxième éclair de magnésium. Le drame s’achevait ; le buffle, éventré, gisait sur l’herbe, la panthère lui étirait les entrailles. Et, dans la brousse alentour, on voyait poindre ces museaux qui glapissaient, attendant leur part : des hyènes !

Certains États européens qui s’agitent sournoisement autour de la Turquie, maintenant qu’elle est aux prises avec une guerre terrible, et s’apprêtent à lui demander des compensations, me font songer à ces hyènes assemblées auprès du buffle mourant. Des « compensations » de quoi, mon Dieu ? Qu’est-ce qu’on leur a fait, à ceux-là ? Vraiment, je leur préfère encore les hyènes du hallier, qui, au moins, n’employaient pas de formules ; non, elles ne demandaient pas des compensations, mais leurs glapissements disaient tout net : « On dépèce, on mange,