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ou le Maroc, vers n’importe quel pays de l’Islam.

Aux yeux de l’Europe dite chrétienne, les musulmans de tous les pays représentent un gibier dont la chasse est permise, — et cette chasse en général lui réussit, grâce à la supériorité de ses machines à tuer, qui font tout de suite de grands charniers rouges. En Afrique, voici la chasse presque terminée, depuis Zanzibar jusqu’au Moghreb, en passant par l’Égypte si lourdement asservie. Asservis de même, tous les musulmans de l’Inde. Et vers la Perse, deux terribles chasseurs s’acheminent, l’un par le Sud, l’autre par le Nord.

Reste surtout la Turquie, mais elle n’est pas disposée à se laisser faire, celle-là ; malgré la plaie du modernisme, qui commence de ronger ses fils, elle demeure une redoutable lutteuse ; avec sa fière et héroïque