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qui, la veille même de la guerre balkanique, leur garantissait, de son air le plus grave, l’intégrité de leur territoire ?

Le principe, du reste très juste, du groupement des races, sur lequel les puissances se sont appuyées pour consacrer le partage de la Turquie occidentale, ce principe sans doute ne leur semble plus de mise lorsqu’il s’agit des pauvres Turcs. Quelle raison, quel simulacre d’excuse pourrait-on bien invoquer pour livrer toute une province foncièrement turque et musulmane à des exarchistes massacreurs ? Étant donné ce que le monde entier sait aujourd’hui des Bulgares, est-ce que le plus rudimentaire sentiment d’humanité ne devrait pas interdire de leur confier une province non peuplée de leurs pareils ? Dans cette malheureuse Thrace, leur présence, — personne n’oserait plus le contester, — ce sera l’exter-