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de leur enlever, car elle n’est guère peuplée que des leurs, et, tant au point de vue ethnographique qu’au point de vue religieux, elle n’aura cessé de leur appartenir que le jour où les Bulgares y auront brûlé le dernier village et éventré le dernier musulman. Ils voudraient reprendre au moins cette petite bande de terre qui est essentiellement turque, — et voici, la diplomatie européenne entend les en empêcher, au profit du si attendrissant et loyal Ferdinand de Cobourg ; les en empêcher sous la menace éhontée de leur voler un peu plus tôt l’Asie Mineure ! L’Europe, paraît-il, ne leur avait promis de les laisser provisoirement vivre que s’ils restaient bien sages derrière la nouvelle petite frontière qui les étouffe. — Mais, d’ailleurs, quelle confiance pourraient-ils bien avoir en les promesses de cette Europe, qui les a trompés tout le temps et