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qui se défendait contre la mangeuse, tandis qu’elle au contraire venait de lui en planter une dizaine dans la chair vive, une dizaine de griffes aiguës et longues qui le saignaient à flots.

Entre l’épisode du hallier et la guerre italo-turque, un rapprochement se fait dans mon esprit ; même brusquerie — et même mobile, hélas — chez l’agresseur, même inégalité des armes, même fureur héroïque dans la défense.

Et aujourd’hui ce sont des hommes ! Et l’Europe, comme chaque fois que l’on massacre, regarde fort tranquillement ! Quelle dérision que tous ces grands mots vides : progrès, pacifisme, conférences et arbitrage.

J’entends déjà les Italiens me riposter que nous avons joué aux conquérants, nous-mêmes, en Algérie d’abord, — dans des temps abolis, il est vrai, — plus tard au