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durant plusieurs jours, les haines et la colère de la populace et de la soldatesque. On viola leurs femmes, on pilla leurs maisons, on les maltraita, on les emprisonna, et on fit peser sur eux, pendant une semaine, la menace d’un massacre en masse.

Encore aujourd’hui, après trois mois d’occupation, malgré des avances pressantes, des protestations de sympathie, de fervente amitié, les Grecs n’ont pu obtenir que les Juifs renient les Turcs. La conversation du Grand Rabbin avec le roi de Grèce, que tous les journaux ont publiée, en est la preuve évidente. La mémoire de notre peuple est fidèle et tenace : l’empreinte de la reconnaissance ne saurait s’en effacer.


Je ne donne pas le nom des signataires, par crainte de leur attirer de cruels châtiments.

P. LOTI.