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XXVI

Lettre que m’adresse un lieutenant de vaisseau français, au retour d’une campagne dans le Levant.


J’étais nourri des classiques et plein d’admiration pour la nation grecque, quand je suis arrivé pour la première fois dans le Levant, en Crète. M. Venizelos présidait alors, avec l’astuce et la mauvaise foi que vous connaissez, aux destinées de l’île.

Après deux ans de séjour, je suis revenu avec un dégoût profond pour tout ce qui est grec, et une immense pitié pour le bon, le doux, l’hospitalier peuple turc, opprimé par ses propres chefs, spolié, assassiné par les orthodoxes chaque fois que ceux-ci en trouvent l’occasion. Je ne puis vous dire avec quel sentiment de soulagement j’ai entendu votre voix s’élever enfin pour démasquer les mensonges