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Ans. C’est toujours la même histoire : les hommes trouvés dans les villages et les villes sont massacrés sans pitié, les femmes et les filles sont violées, les villages sont pillés et brûlés, et ce que les balles ont épargné meurt de faim et de froid. »

Voici d’ailleurs un exemple :

« Dans le village de Pétropo, deux jeunes filles ont été violées devant les yeux de leur mère ; celle-ci, ne pouvant supporter ce spectacle, saisit un fusil et tira. Ce fut le signal d’un véritable bain de sang. On rassembla toutes les femmes et toutes les filles, on les enferma dans le café du village et on y mit le feu. Toutes périrent dans les flammes au milieu de cris déchirants. »

Ce cas est tout à fait typique. Dans certains endroits, on a eu le front de donner aux victimes le baptême chrétien (!!!) avant de les massacrer. Dans le village d’Esehkeli, près de Kilikich, on a enterré vivantes dix jeunes filles.