Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIII

Lettre que m’adresse un Turc de Constantinople.


Notre cœur saigne à la pensée que, dans notre malheur, l’insulte nous vienne de cette noble France que nous avons appris à aimer dès notre plus tendre enfance, au foyer maternel d’abord, puis à l’école française installée dans nos villes et nos villages ; c’est avec votre littérature que nous ne cessons de nourrir notre intelligence. Eh bien ! monsieur, vous ne le croiriez pas ; malgré les insultes du Temps et d’un grand nombre de vos journaux, nous ne pouvons cesser d’aimer la France, notre seconde patrie, et la pensée qu’en cas de guerre avec l’Allemagne elle pourrait être de nouveau vaincue, me plongerait dans la douleur et la tristesse comme cela m’arrive pour mon propre pays.

X*** BEY.