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l’infanterie dans les rues. M. Prochaska me dit alors avec indignation : « C’est une trahison. Les Serbes sont en train de tirer sur les habitants qui ne leur font rien. »

Dans le consulat se trouvaient, en plus du consul, son secrétaire, deux kawas, un marchand italien, un sujet allemand et deux voyageurs autrichiens. En outre, il s’y trouvait également vingt-deux blessés, dix-huit familles de la ville, plusieurs dames qui se chargeaient de prendre soin des blessés et un assez grand nombre d’enfants.

Une section de soldats serbes conduite par un officier à cheval apparut alors devant le consulat. L’officier demanda à parler au consul. M. Prochaska vint alors à la porte. Le chef lui renouvela l’ordre d’ouvrir le consulat afin d’y placer les soldats serbes blessés et afin de permettre la recherche des traîtres turcs qui auraient pu s’y réfugier.

M. Prochaska répondit, avec politesse mais avec fermeté, que l’hôpital était déjà plein de