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L’armée bulgare était, à Dedeagatch, sous les ordres du général de division Gueneff.

Les Pères italiens se plaignirent à lui de la conduite odieuse à leur égard des comitadjis. Le général fit une enquête, constata les faits et retrouva même soixante-dix livres turques sur les cent qui leur avaient été volées.

« Mais, leur dit le général Gueneff, comme nous avons l’intention d’élever un monument en l’honneur des soldats bulgares morts pendant la guerre, je garde cet argent pour cette œuvre. »

Le même général Gueneff, ayant appris que l’évêque grec avait recueilli toutes les femmes turques dans l’école grecque, afin de les mettre à l’abri des mauvais traitements, réussit à décider ce prélat à les relâcher, pour loger ses soldats.

Les malheureuses durent retourner dans leurs maisons pillées et abandonnées et, dans la nuit, restées sans défense, elles furent violées par les soldats de ce général.