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de religion grecque qui envahirent les maisons turques, les mosquées, les locaux du gouvernement et emportèrent tout ce qui leur tombait sous la main, meubles, tapis, literie, etc…

… Ce pillage dura huit jours, c’est-à-dire jusqu’au moment où le drapeau français apparut à l’horizon ; c’était notre cuirassé Le Jurien-de-la-Gravière ; alors, comme par enchantement, les comitadjis disparurent et le calme revint. Les Grecs, dès l’entrée des troupes balkaniques, s’étaient montrés arrogants subitement vis-à-vis des étrangers, insultant le vice-consul d’Autriche, M. Bergoubillon, agent de la Compagnie du Lloyd, ne parlant de rien moins que de fermer tous les établissements européens : banques, etc., pour les remplacer par des grecs.

Mon devoir est de rendre hommage à l’évêque grec de Dedeagatch, qui employa, dans cette triste circonstance, son énergie et son autorité à protéger les Turcs contre le pillage de ses propres fidèles. Il réussit ainsi à sauver le caïma-