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Riza bey, que je connaissais, était un jeune homme instruit, d’une très bonne famille, et qui avait une femme et un enfant. La pensée du danger qu’allait courir sa famille lui inspira, je n’en doute pas, le refus d’obéir à la sommation de ces bandits, qui le transpercèrent de leurs baïonnettes. Le malheureux s’affaissa ; il était mort. L’un de ses assassins lui enleva ses souliers pour s’en servir, et son corps resta pendant cinq jours à la même place ; chaque jour, on lui enlevait un effet ; au dernier moment, il ne lui restait que sa chemise et son caleçon.



Les comitadjis bulgares retournèrent alors auprès des Pères italiens et les menacèrent de les tuer s’ils ne leur montraient pas leur caisse. Force leur fut de s’exécuter : la caisse contenait cent livres turques, dont les bandits s’emparèrent.

À côté de ces Bulgares, il y eut les habitants