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Les prêtres catholiques italiens, qui ont une école où est enseigné le français, avaient recueilli une trentaine de Turcs qui s’y étaient réfugiés. Ils furent dénoncés par des Grecs qui, comme orthodoxes, haïssent les écoles catholiques, dont la tolérance des Turcs avait jusqu’alors facilité le développement.

Les Bulgares s’y présentent et exigent la livraison des réfugiés : les Pères s’y refusent ; mais l’un des principaux Turcs, nommé Riza bey, commissaire du gouvernement ottoman auprès de la Compagnie Française des Chemins de fer, craignant que cette hospitalité ne soit la cause de grands malheurs, se rend spontanément à ces forcenés.

Ceux-ci l’emmènent et, à une cinquantaine de mètres de l’école italienne, je les ai vus s’arrêter, croiser la baïonnette et demander à Riza bey de leur remettre son argent et de leur indiquer sa propre maison.