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Jusqu’à minuit, ces comitadjis se livrèrent à un épouvantable massacre de Turcs ; ils pénétraient dans les maisons, pillant et tuant vieillards, femmes et enfants.

La complicité des chrétiens (orthodoxes) de la ville n’est pas douteuse : nous en avons vu plusieurs conduisant ces brigands et désignant les maisons et les personnes turques.

D’ailleurs toutes les habitations chrétiennes étaient marquées d’une croix blanche pour indiquer qu’elles devaient être épargnées.

Des Musulmans avaient cherché un abri dans une mosquée ; il n’y avait que des vieillards, des femmes et des enfants.

Les Bulgares les cernent ; de la porte entr’ouverte, un coup de revolver part ; aussitôt une vive fusillade est dirigée sur ces malheureux, des bombes sont lancées dans la mosquée, ce fut un véritable carnage.

Le lendemain, quand j’ai visité ce lieu de désastre, j’y ai vu plus de vingt-cinq cadavres.