Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

alliés, je ne peux m’empêcher de penser à l’invasion des Huns, dont ils sont d’ailleurs les dignes descendants.

Je vous disais plus haut qu’en dépit du soin que les orthodoxes prennent de faire endosser leurs atrocités aux Musulmans, on peut arriver parfois à en apercevoir des échantillons non équivoques. Je m’explique. Il s’agit encore de Dedeagatch. Je ne reviendrai pas sur les conditions dans lesquelles la ville fut prise par quelques centaines de comitadjis bulgares, conditions que je vous ai déjà relatées et qui permirent aux Grecs d’assouvir leurs haines personnelles (en dénonçant des « Turcophiles » immédiatement massacrés par les Bulgares), et surtout de piller, voler, violer, etc…

Je vais simplement vous conter trois petites histoires dont j’ai été le témoin… j’ai vu moi-même, VU DE MES YEUX, cette fois : — Je me promenais à terre, avec un camarade, tous deux en tenue. À un certain moment, nous regardions des cadavres de Musulmans qui