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honneur au commandant qui a osé les rédiger dans cette forme et les transmettre en clair. C’était ce que je vous disais je crois, au sujet du Bruix.

Quant à l’histoire des prisonniers turcs aveuglés, je n’ai naturellement pas assisté à l’opération, mais cela nous a été rapporté de divers côtés en pays chrétien et en particulier par DEUX FRANÇAIS EMPLOYÉS DANS UNE GRANDE ADMINISTRATION LOCALE. D’ailleurs je ne conçois pas quelle raison on peut avoir d’en douter, honnêtement, car des exercices de ce genre ne sont pas tellement rares dans ces parages. Croyez bien que ces « gentillesses » n’ont pas été les seules de l’espèce commises… Mon cher ami, quand mon esprit se reporte sur tout ce que j’ai vu dans ces régions, le cœur m’en lève de dégoût. Je ne suis pas suspect de sensiblerie. J’ai déjà vu la guerre de près, je l’ai faite, au Maroc et ailleurs, et je conçois tout ce qu’elle comporte de misère et d’horreurs. Mais en ce qui concerne les façons de faire des