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une aumône pour ces moments de rêverie passés en les regardant. Tous les promeneurs désœuvrés que les paquebots amènent chaque année au Bosphore sont redevables d’une obole à ce Stamboul, ne serait-ce que pour avoir empli leurs yeux de son incomparable silhouette aujourd’hui presque détruite. Quant à mes amis inconnus, auxquels mes livres ont essayé de révéler ce que fut la vraie Turquie et qui en me lisant ont oublié une minute nos agitations vaines, c’est à eux surtout que je m’adresse, les conjurant d’entendre mon cri d’alarme.

J’ajouterai que cette œuvre de secours pour laquelle je viens quêter est une œuvre essentiellement française, car ce sont des Françaises de Constantinople qui s’y sont dévouées depuis deux mois avec un zèle admirable, et c’est l’ambassadrice de France qui en a pris la direction.