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grecques et bulgares crever les yeux de leurs prisonniers turcs ».

Or, ces officiers-là n’avaient en réalité pas vu, — j’entends vu de leurs yeux, ce qui s’appelle vu, — l’atrocité ci-dessus rapportée. Sollicités par le prince Nicolas de Grèce, ils furent donc contraints de le déclarer officiellement. Et force gens, — ceux-là mêmes dont je parlais tout à l’heure, les gens de mauvaise foi, — essayèrent de transformer cette déclaration, toute visuelle, si j’ose dire, en un démenti que les officiers du Bruix auraient infligé à Pierre Loti.

De là à conclure que les alliés balkaniques n’avaient jamais crevé les yeux du moindre prisonnier turc, il n’y avait qu’un pas.

Et ce pas-là, divers journalistes peu recommandables se risquèrent sournoisement à le franchir, en écrivant divers articles, tous fort vilains, au commencement de ce mois-ci, mars 1913.

Par malheur, un de ces articles-là tombait, le 11 mars, sous les yeux de mon camarade,