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prévoir, les dépêches officielles soumises à la toujours même terrible censure, nous apprennent que les vainqueurs ont été magnanimes, et que la ville est rentrée dans la paix et la joie. Quelques témoins anglais cependant commencent à divulguer de plus sinistres nouvelles : « Le campement des prisonniers turcs, disent-ils, est une lamentable morgue où chaque jour l’on meurt par centaines, de froid et de faim ! » Et puis, il y a lieu de trembler sur le sort de ces détachements de vaincus, que les Bulgares emmènent « afin de les mieux caserner dans des villes de l’intérieur ». Ne leur arrivera-t-il pas comme aux vaincus de Macédoine, que l’on emmenait ainsi sous le même prétexte, et qu’à la première étape, dès que l’on se sentait loin des regards indiscrets, on massacrait sauvagement ?… Donc, n’ayons pas confiance encore, hélas ! Ce n’est que