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français, ces mêmes cœurs pourtant qui avaient décerné à Belfort sa couronne de gloire. Telle est la force de l’aberration que les journalistes ont osé taxer de barbarie la lettre de l’héroïque Chukri Pacha déclarant, après des mois d’angoisses et de souffrances inouïes, qu’il brûlerait la ville plutôt que de la rendre ; admirable en tout temps et quand même, cette lettre se justifiait d’ailleurs rien que par la brutalité des assaillants qui hurlaient alentour des murs. Car personne chez nous, même après l’invasion des Prussiens en 1870, n’a la moindre idée de ce que cela va être : tomber aux mains des Bulgares ! Ce ne sera pas comme la chute de Janina, dont les défenseurs transportés à Athènes ont été applaudis par la foule à leur arrivée. Ce ne sera même pas comme la chute de Salonique, où cependant des excès effroyables furent commis. Non, cela promet d’être si