Page:Loti - Turquie agonisante, 1913.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que de massacres, et l’histoire n’en est pas clairement connue. Dans les contrées si rudes de Zeïtoun et de Sassoun, dans les montagnes hérissées de rochers et de forêts, des Arméniens qui avaient conservé encore leurs antiques qualités guerrières, regimbaient à main armée contre la domination musulmane, — qui songerait à leur en faire un reproche ? — Les musulmans réprimaient leurs rébellions, — n’était-ce pas naturel ? Et ils firent en effet des répressions par trop terribles, dans la manière des coalisés chrétiens d’aujourd’hui en Thrace et en Macédoine.

Mais les raffinements dans le meurtre après la bataille, les froides cruautés dont on les accuse, je me permettrai de croire tout cela exagéré pour les besoins de la cause, tant que le récit n’en sera fait que par des Arméniens, fût-ce même par des prélats.