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doine que les Bulgares ont su dès longtemps travestir à leur profit, pour ameuter l’Europe contre la Turquie. Nos officiers français détachés là-bas, qui maintes fois prirent part à ces répressions du brigandage balkanique, ont consigné les faits dans leurs rapports, mais leur voix a été étouffée.

En Asie Mineure, où il n’y a pas de Bulgares, pas de comitadjis, est-ce que les Grecs ne vivent pas en parfaite intelligence avec les Turcs ? Tant de lettres, qu’ils viennent spontanément de m’écrire, suffiraient à prouver combien le joug de l’Islam leur semble léger. Quel pays de calme, toute cette région qui s’étend de Smyrne aux confins de la Syrie ! Les voleurs y sont inconnus et on peut y dormir la nuit portes ouvertes ; une sérénité patriarcale y règne encore.

Et les Roumains, presque nos frères ceux-là, les Roumains qui représentent, parmi les