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raient de toutes parts, chassés de leurs villages par les incendies et les massacres.

Mais les Serbes, mais les Bulgares !… Rien ne reste après le passage de leurs armées déjà férocement meurtrières et traînant après elles, pour achever la destruction, ces bandes de comitadjis couverts de peaux de bêtes, ces hordes plus terrifiantes que celles d’Attila. Chez eux d’ailleurs, les chefs donnent l’exemple ; le haut commandement, au lieu de punir, excite ou tolère ; dans les boucheries sans merci, tout le monde est complice…

Ce que je dis là, en Autriche, en Allemagne on le sait depuis longtemps ; en France on commence malgré tout à le savoir ; je n’ai la prétention de l’apprendre à personne. Et on sait bien aussi le plus horrible, c’est que, même dans les régions où c’est fini de se battre, l’extermination continue calmement, froidement, parce qu’il s’agit