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représenter les Turcs, aux yeux de l’Europe, comme des monstres sanguinaires et d’ailleurs tout à fait incapables de régir un pays, autrement que par le despotisme et l’assassinat. (Avec documents et références à l’appui, je reparlerai plus loin de ces soi-disant massacres, dont la responsabilité n’incomba jamais à ceux que l’on en accuse.) « Atrocités turques ! » C’est le second cliché qui servit depuis l’ouverture des hostilités et qui, auprès des foules crédules, réussit jusqu’à un certain point, grâce à une censure terrible. En vain, les correspondants de guerre — les consciencieux du moins, — constataient la loyauté des soldats turcs et leur modération le plus souvent admirable, en vain s’indignaient-ils des actes de sauvagerie commis par les vainqueurs, une censure toujours vigilante, comme celle de l’Italie en Tripolitaine, coupait le passage dange-