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et partout la conscience publique est volontairement trompée[1].

En vain les Turcs ont-ils demandé avec instances qu’une commission internationale fût envoyée dans les territoires envahis, suppliant même qu’on l’envoyât tout de suite, pendant que des milliers de cadavres de femmes ou d’enfants pourrissent encore sur la terre. L’Italie seule a fait mine de vouloir entendre ; mais, devant le flegmatique refus d’une autre grande puissance, on en est resté là. Qu’importe à présent les prières des Turcs ! Ils sont vaincus, les chancelleries n’ont plus besoin de leur présence, ayant réussi à découvrir pour l’ « équilibre européen » une autre formule, où toutes les rapacités vont trouver bien mieux leur profit !

  1. Il se trouve encore chez nous, après tant de révélations indiscutables, des petites feuilles de province pour écrire : « les prétendues atrocités des Bulgares ». Les grands journaux cependant n’oseraient plus.