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cendié (mais seulement ses quartiers turcs, comme par hasard) tout ce qui n’est pas parti pour l’armée, des femmes, des enfants, des vieillards, errent sans vêtements, la faim aux entrailles et le froid jusqu’aux os. Ils ne se déguiseront pas pour la Mi-Carême, ceux-là, non ; mais ils vaudraient l’aumône de quelque couverture ou de quelque vieux manteau, pauvres incendiés qui n’ont plus rien.

Les Pérotes vont s’offrir des bals ! Mais, Dieu merci ! les femmes de toutes les ambassades d’Europe songent plutôt aux blessés. À leur tête est notre admirable ambassadrice, qui ne quitte guère les ambulances, le chevet des mourants. Pour donner aussi l’exemple, nous avons nos sœurs de charité françaises que les Turcs bénissent, et l’une d’elles, l’une des plus hautement vénérables, m’écrivait hier : « Nous prions Dieu chaque jour pour qu’il nous laisse sous la