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attendons l’heure où ils recommenceront de se massacrer entre eux, tout en persécutant, bien entendu, les catholiques et surtout les pauvres Uniates (orthodoxes ralliés au catholicisme).

Il faut que la bonne foi de ce même grand journal parisien ait été surprise, je veux l’espérer, pour qu’il ait publié la lettre d’« un de ses abonnés » sur l’apaisement à Salonique. À en croire ce personnage, tout se serait passé là-bas le mieux du monde, à part quelques petits désordres inévitables qui auraient amené, les premiers jours, « un peu de mauvaise humeur » (sic). « Un peu de mauvaise humeur » est vraiment une trouvaille sans prix ! Après trois ou quatre jours de pillages, de viols et de tueries, un peu de mauvaise humeur, on en aurait à moins. Quels moyens ont employés les envahisseurs pour qu’une telle lettre fût