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fois sur dix, elles étaient organisées par les comitadjis, et de préférence dans les parages habités par les étrangers, — afin de frapper l’imagination de l’Europe, de fomenter sa réprobation unanime contre une Turquie aussi incapable d’assurer la paix intérieure, en un mot de préparer de longue main ce tolle qui accueille à présent la détresse des vaincus. Aujourd’hui, du reste, que l’œuvre de déconsidération est accomplie à souhait, la Bulgarie s’occupe d’arrêter par centaines ses comitadjis, dont elle n’a plus besoin et qui pourraient devenir compromettants. Oui, la vie était effroyable dans ces farouches contrées, je le reconnais ; mais elle continuera de l’être, n’en doutons pas, après l’extermination des derniers Turcs.

Grecs et Bulgares n’ont cessé de se haïr à mort ; malgré leur alliance temporaire,