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cités balkaniques, la voici quand même un peu déjouée ; les faits sont là et la vérité commence d’éclater partout. On connaît à présent l’horreur des mutilations accomplies sur des prisonniers turcs, les tueries en masse de vieillards, de femmes et d’enfants, « les mosquées ardentes » où flambèrent des fidèles enduits de pétrole, les jeunes filles aux seins tranchés. On sait à présent que, là où passèrent les « libérateurs », il ne reste guère que des cadavres et des ruines calcinées.

Un grand journal parisien (qui cependant avait daigné insérer l’hommage rendu par ses correspondants de guerre à la modération des soldats turcs), constatant l’autre jour que les atrocités balkaniques étaient désormais indiscutables, exprimait le « regret » (sic) qu’elles aient créé un courant de pitié depuis Berlin jusqu’à Londres « où