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meute !… Or, cette fois, il ne s’agit plus seulement, comme pour la Pologne, de partager et d’asservir ; non, c’est la destruction même d’une race qui va se perpétrer systématiquement, et nous, Français, nous sommes en tête de ceux qui poussent à la curée ; de tous les gouvernements européens, c’est le nôtre qui paraît s’obstiner le plus, sans profit d’ailleurs autant que sans raison, contre la victime, pour lui arracher l’impossible, l’outrageante et dernière concession : Andrinople, avec les îles !

En vain, tous ceux d’entre nous qui ont habité l’Orient, diplomates, religieux, sœurs de charité, ingénieurs, industriels, sans distinction tous ceux qui savent, jettent un appel d’alarme ; personne ne daigne les entendre. Ils essaient de protester dans les journaux ; partout on refuse d’insérer leurs